Mise en garde contre 'les conséquences' du rapport sur les libertés
L'assemblée générale de l'association tunisienne des sciences de la Charia a mis en garde contre "les conséquences fâcheuses du rapporte sur les libertés individuelles et l'égalité", estimant qu'il représentante une "atteinte aux croyances fondamentales et une violation des valeurs de la Charia et de la morale qui a été à l'origine de la destruction des civilisations à travers l'histoire".
"Le peuple tunisien doit s'attacher aux préceptes de sa religion dont il a eu l'honneur d'en être possédé par Dieu et qui l'a libérée des légendes de l’idolâtrie, de l'oppression des occupants et des chaînes des législations corrompues", souligne l'assemblée générale dans une déclaration rendue publique au terme de sa réunion dimanche à Tunis.
Elle a indiqué que ce rapport "qui appelle à limiter le rôle de la religion islamique en Tunisie s'oppose clairement au saint Coran, à la Sunna du prophète et à l’opinion unanime de la Nation à travers les ères pour avoir appelé à l'amendement des dispositions de la Charia islamique pour ce qui concerne la famille, les crimes moraux, la violation du sacré et des valeurs morales dans les travaux artistiques".
L'assemblée estime que ce rapport "présage d'un changement total du modèle sociétal du peuple tunisien lequel s'est enraciné dans son identité religieuse islamique depuis quatorze siècles, annonce la sédition et un conflit social entre les membres de la nation en les contraignant à suivre un modèle sociétal qui leur est étranger".
La commission des libertés individuelles et de l'égalité avait remis au président de la république Beji Caid Essebsi le 8 juin courant son rapport, publié sur internet le 12 du même mois. Il présente un certain nombre de propositions en matière de vie privée, telle l'égalité dans l'héritage, l'abolition de la peine de mort, la punition de l'appel au suicide conformément, selon la présidente de la commission Bochra Belhaj Hmida, "aux conventions internationales signées par la Tunisie et aux dispositions de la constitution de 2014".
Le rapport a suscité une grande controverse en Tunisie, allant jusqu'à l'offense des membres de la commission et entraînant une campagne de dénigrement de sa présidente sur les réseaux sociaux.
La commission avait été mise en place par décret présidentiel le 13 août 2017, rappelle-t-on, et sa mission portait sur l'élaboration d'un rapport sur les reformes à apporter en matière de libertés individuelles et d'égalité, selon les dispositions de la constitution du 27 janvier 2014 et des normes des droits de l'homme dans le monde.